Saison 12 (2022-2023)

Mercredi 7 juin, Samson Duran, L’American Mathematical Society de la fondation au cinquantenaire (1888-1938): comment une institution hiérarchisée organise la recherche mathématique aux États-Unis ? 

Des travaux historiques ont montré que l’American Mathematical Society (AMS), créée en 1888, a joué un rôle majeur dans la structuration de la recherche mathématique aux États-Unis. Dans mon intervention, je discuterai de l’organisation et de la hiérarchie de la société depuis sa création et jusqu’à la célébration de son premier cinquantenaire. Le travail que nous avons mené avec Simon Decaen à montré que les conditions de travail des membres, la répartition de l’argent, la possibilité d’exposer, de faire un discours, l’organisation sur le territoire et en réunion de la société sont autant de facteurs montrant des inégalités fortes entre les membres de l’AMS. Je montrerai donc comment l’AMS a fédéré essentiellement par le soutien et la promotion des mathématiques d’une élite dans le pays.

 

Jeudi 25 mai, Jean-Baptiste Hiriart-Urruty, Emile Borel, un mathématicien singulier…

A côté des deux expositions qui retraceront le parcours de Borel (à la bibliothèque de Mathématiques du 22 mai au 23 juin), cette communication dans le cadre d’un Café de l’IMT évoquera davantage Borel et sa femme dans leurs vies hors du monde des mathématiques : dans la région (à Saint-Affrique, à Montauban) : à Paris (vie politique, mondaine) ; conséquences sur les traces qui restent de nos jours dans la région ou ailleurs.

Jeudi 23 avril, Joan Bellier-MillèsQuand l’algèbre rencontre la topologie

cafes_imt_jbm_20_04_2023_dRésumé : 60 ans après l’avènement des structures à homotopies près, l’occasion est parfaite pour raconter autour d’un café l’histoire romancée de cette découverte !
Il n’y a pas uniquement une rencontre entre la topologie et l’algèbre, il y a aussi un voyage fantastique. Mais disons-le, la topologie étant déjà bien en place, c’est l’algèbre qui a eu envie de pérégriner, sans savoir vraiment ce qui l’attendait.
Bien que les théorèmes seront transformés en café pour obtenir le prestigieux tampon des cafés de l’IMT, ce moment de convivialité sera aussi l’occasion de se creuser les méninges de façon ludique. Dans cette optique, il est souhaitable que le public assiste à l’exposé avec un moyen de se connecter à Internet (téléphone, tablette ou ordinateur).

Jeudi 2 février et jeudi 9 mars, Amandine Rué, Arts et Maths

affiche_ar2affiche_art_math

Double séance consacrée à  permettra à la résidence artistique de recherche de l’artiste Amandine Rué à l’Institut de Mathématiques de Toulouse.

 

Jeudi 15 décembre 2022, Frédéric Ferraty, Évaluation de la date de décès sur une scène de crime : l’entomologie et la statistique au service de la criminologie. [PDF]

crime-scene-4En criminologie, lors de la découverte d’un corps (humain), il est important de déterminer l’intervalle post mortem. L’intervalle post mortem (Post Mortem Interval – PMI) est par définition le temps écoulé entre la découverte du cadavre sur la scène de crime et la date de décès. Cet indicateur est souvent essentiel pour pouvoir confondre ou bien au contraire disculper de potentiels suspects en fonction des éléments de l’enquête. Lorsque le corps de la victime est abandonné en extérieur et qu’elle est découverte après plusieurs jours, l’entomologie (étude des insectes) est un outil médico-légal qui permet d’estimer le PMI en examinant la croissance des larves d’insectes prélevés sur le cadavre. La mouche bleue est une espèce particulièrement intéressante pour les scènes de crime en extérieur car c’est en général la première à pondre ses oeufs (quelques heures seulement après l’abandon du corps). Les enquêteurs prélèvent les larves les plus matures sur le cadavre et installent aussi sur la scène de crime un « logger » qui enregistre en continu la température extérieure. En fonction de la tailles des larves et de l’énergie disponible pour leurs croissance, les enquêteurs déterminent la date des premières éclosions qui est supposé correspondre à l’heure de décès de la victime.

Dans cet exposé, nous proposons une autre méthode d’estimation de la première date d’éclosion des larves (ou asticots) présentes dans le corps en fonction de leur longueur, du profil de température sur la scène du crime et de données expérimentales sur le développement des larves. Cette méthode nécessite l’estimation d’une courbe de croissance dépendant du temps à partir d’expériences où 9 groupes de larves ont chacun été exposés à une température (°C) constante dans le temps (4.5° pour le groupe 1, 7.5° pour le groupe 2,…, 27° pour le dernier groupe). Comme la température influence la vitesse de développement, une étape cruciale est d’extrapoler ces courbes de croissance expérimentales à n’importe quelle température à l’aide d’une technique d’alignement de courbes. Une fois que nous sommes capables d’estimer les courbes de croissance dans un environnement à température constante et ceci pour n’importe quelle température, nous introduisons un modèle dynamique pour déterminer les profils de croissance prenant en compte les variations dans le temps des températures. Ce modèle est fondé sur une équation différentielle assez simple postulant que localement le taux de croissance peut être estimé à partir de celui observé au même stade de développement sur courbes de croissance expérimentales. Cette méthode fournit le moment d’éclosion le plus probable pour un échantillon de larves provenant de la scène du crime et ainsi une estimation du PMI.

24 novembre 2022, Serge Laporte, ADALINE, un neurone et pleins de boutons : l’adolescence de l’IA.

adalineLes premiers réseaux de neurones, imaginés et construits à la fin des années 50 par Franck Rosenblatt puis par Bernard Widrow, ont d’abord été constitués d’unensemble d’armoires remplies de relais et de tubes à vide qui occupaient une pièce entière et pesaient plusieurs tonnes avant de se miniaturiser sous la forme de boîtiers pleins de boutons et d’interrupteurs remplis de neurones chimiques. Pourtant, malgré cette rusticité qui nous paraît archaïque aujourd’hui, ils étaient déjà capables, moyennant des algorithmes d’apprentissage très simples mais toujours d’actualité, de reconnaitre des formes ou des syllabes simples. Dans cet exposé, nous verrons comment sont nés ces premières machines capables d’apprendre, quels espoirs elles ont suscités, avant de tomber dans un oubli qui a duré dix ans. Puis, car c’est bien là le prétexte de cette présentation, nous terminerons sous vos yeux ébahis par une petite démonstration sur une réplique maison de l’adaline de Widrow, modèle 1960.

10 novembre 2022, Ariane Trescases, Mouvements de populations de cellules: questions de modélisations.